29 November 2011

Le Bonheur


Si je devais partir et emmener dans mon dos, comme un  petit escargot, quelques objets de survie, je choisirais sans hésiter. Comme dans ce jeu d’enfant je mettrais dans ma valise mon petit attirail, pour survivre à d’autres heures, à d’autres saisons, et mon bonheur toujours, dans ma grande maison.
Je prendrais un piano, pour chanter de la musique pleine de papillons mélodiques, et avec ma grande famille de copains philarmoniques, nous ferions sans effort, des vies pleines d’amitié rhétorique. Je prendrais sous mon bras, des cageots de soleil, pour mettre dans la pluie des nuées d’arc en ciel. Je pourrais en vivre, d’amour et de musique, et planter dans nos rêves des mots fantastiques, et faire de nos nuits, des cascades de pluie, pour embellir les arbres de fleurs et de verdure, et qu’au petit matin l’eau ait chassé le chagrin.
Je choisirai bien sur, mon copain Liberté, celui là même, qui dans tous ses voyages, peut choisir ses paysages. Il n’a pas trop d’âge, il a décidé de se foutre du monde et de tous ses chantages, il a comme profession, le transfert des passions, et il choisit sa famille comme dans un jeu de billes, il a décidé de fermer les yeux lorsqu’il apprend les gens, pour ne voir dans le noir, que la beauté de l’espoir.

Je mettrais dans un grand domaine, des enfants de notre sang, et des enfants de couleurs, pour leur montrer un monde meilleur, où au milieu des chevaux, on saurait oublier la peau.  Et j’allumerais des feux de joies, tous les soirs, pour célébrer nos victoires et nos quelques déboires.
Tu me disais un jour, mon amour, je t’offrirais des éléphants roses, pour mettre entre les petits poulets blonds qui courront dans nos sillons, et un cochon vietnamien pour sortir du commun.

On aurait pu la dessiner, notre maison du bonheur, prés d’une plage espagnole, et à l’entrée il y aurait plein de vieilles bagnoles. Elle bruisserait de rires et d’odeurs de plaisir. Et à l’ombre des arbres on inviterait une grande famille de gens très délirants, pour parler de Cunégonde, qui aurait encore une fois, fait le tour du monde.
On la voyait déjà, notre grande demeure, perdue au bout d’un chemin, un peu trop tous terrains. Et fondue dans la végétation, elle abriterait nos passions et puis un grenier ensorcelé, des écuries bien remplies, des jardins aux merveilles pour que nos enfants s’y éveillent, des cabanes bancales remplies de jouets abandonnés, un barbecue un peu brulé de trop de soirées sous la voie lactée, des cheminées pleines de bois à demi consumé, un désordre organisé d’une famille trop agitée, des chiens bien trop dévoués qui montent la garde au pied des lits de nos bébés, des chats tout gris entremêlés dans les bras des enfants endormis.

Tu me disais que je te suffirais, et moi j’imaginais, mon ventre tout arrondi d’un bébé tout petit, qui aurait pris tes yeux et mes jolis cheveux. 
















27 November 2011

Arrêtez la musique


Arrêtez la musique, je suis dame de piques, au boulevard des artères mon cœur est anémique. Arrêtez la musique, éteignez les étoiles, mon cœur dans sa chamade a besoin de pommade. Arrêtez la musique, faite renverser la Terre, s’il vous plait faites taire, cette vie qui m’indiffère. Durant tous ces longs mois, ou mon corps hors de moi, je m’en souviens trop bien, se tordait de chagrin ; j’apprenais comme un livre nos heures le long des rives, et ramassait en miettes mes souvenirs midinette.
Ma mémoire dessine encore, ces nuits à la dérive, ou dans une foule bouillonnante et vibrante dans le noir, j’essayais dans l’attente, mon âme au désespoir.
C’était se retrouver au centre des cavées, et seule à en crever, pourtant si entourée. Ce vide dans mon corps et ma tête embrumée de voix en désaccord, résonnaient dans mon crâne, les douces mélopées des musiques profanes.
Et je m’entendais, dans tout mon corps vibrait, une voix qui s’arrachait, une voix qui me disait : arrêtez la musique, un écho dramatique aux résonances fantastiques.